En lançant la conférence environnementale hier, le président de la République s’est prononcé contre les permis déposés par l’industrie pétrolière. Les Verts applaudissent. Le Medef regrette l’absence de débat.
Avoir la mine déconfite du président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky, s’échappant par une porte dérobée au sortir du discours de François Hollande, on comprend que les partisans des gaz de schiste ont perdu hier, si ce n’est la guerre, du moins une importante bataille. « Dans l’état actuel de nos connaissances, personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd’hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et l’environnement.» Ces mots, prononcés hier au palais d’Iéna par le président de la République lors de l’ouverture de la conférence environnementale, sonnent comme un coup d’arrêt brutal aux projets d’exploration d’hydrocarbures non conventionnels dans le sous-sol français. En demandant à la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, de « prononcer sans attendre le rejet des sept demandes de permis déposés auprès de l'Etat » par l'industrie pétrolière, François Hollande a clairement dicté sa ligne de conduite. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, apprécieront, eux qui affirmaient cet été encore que le débat n'était pas tranché.
Geste de calinothérapie à l'égard des Verts? Cécile Duflot, en tout cas, semblait sur un petit nuage : « Je suis profondément émue car c'est la première fois que le dirigeant d'un grand pays soutient l'écologie avec une telle force. » L'eurodéputé vert Yannick Jadot n'était pas moins euphorique : « Malgré le lobby puissant des pétroliers, aucun élu local ne veut des gaz de schiste. Je crois qu'ils sont définitivement enterrés et c'est une bonne nouvelle. »
Fer de lance du combat contre les forages, dans son Larzac natal comme ailleurs en Europe, José Bové tacle : « Laurence Parisot va peut-être enfin arrêter de nous intoxiquer en nous faisant croire que la fracturation hydraulique est une technique propre. » « Je suis autant écolo que bon nombre d'écolos, s'est défendue la patronne du Medef. Moi non plus je ne veux pas qu'on pollue les nappes phréatiques ou qu'on construise des installations horribles dans mon village, mais je ne comprends pas que l'on s'interdise l'accès à de telles ressources. » Surprise de la fermeté du président sur ce dossier, elle n'hésite pas à reprendre une célèbre formule de Mai 1968 : « Il est interdit d'interdire le débat »! Même son de cloche du côté de Total : « Le sujet nous paraît mériter un vrai débat national. Il est dommage de le clore avant même de l'ouvrir. »
Les Français, eux, ont déjà tranché. D'après un sondage de l'institut Ifop pour le WWF dévoilé dans nos pages mercredi, 72% de la population refusent en l'état tout projet d'exploration.
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Geste de calinothérapie à l'égard des Verts? Cécile Duflot, en tout cas, semblait sur un petit nuage : « Je suis profondément émue car c'est la première fois que le dirigeant d'un grand pays soutient l'écologie avec une telle force. » L'eurodéputé vert Yannick Jadot n'était pas moins euphorique : « Malgré le lobby puissant des pétroliers, aucun élu local ne veut des gaz de schiste. Je crois qu'ils sont définitivement enterrés et c'est une bonne nouvelle. »
Fer de lance du combat contre les forages, dans son Larzac natal comme ailleurs en Europe, José Bové tacle : « Laurence Parisot va peut-être enfin arrêter de nous intoxiquer en nous faisant croire que la fracturation hydraulique est une technique propre. » « Je suis autant écolo que bon nombre d'écolos, s'est défendue la patronne du Medef. Moi non plus je ne veux pas qu'on pollue les nappes phréatiques ou qu'on construise des installations horribles dans mon village, mais je ne comprends pas que l'on s'interdise l'accès à de telles ressources. » Surprise de la fermeté du président sur ce dossier, elle n'hésite pas à reprendre une célèbre formule de Mai 1968 : « Il est interdit d'interdire le débat »! Même son de cloche du côté de Total : « Le sujet nous paraît mériter un vrai débat national. Il est dommage de le clore avant même de l'ouvrir. »
Les Français, eux, ont déjà tranché. D'après un sondage de l'institut Ifop pour le WWF dévoilé dans nos pages mercredi, 72% de la population refusent en l'état tout projet d'exploration.
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